UN TISSU BÉNÉVOLE FRANÇAIS EN MUTATION
9 mai 2019
Le dernier baromètre de France Bénévolat met en lumière près d’une décennie d’évolution du tissu bénévole français avec toujours autant d’engagés, mais une évolution dans la pyramide des âges et surtout dans la permanence de cet engagement.
Depuis 2010, France Bénévolat sonde les Français tous les 3 ans – avec l’IFOP et l’appui de Recherches et Solidarités – afin de mesurer leur engagement bénévole. Avec une enquête stable (questionnaire identique, sondage fait à la même période), l’édition 2019 de ce baromètre (autres éditions en 2010, 2013, 2016) offre désormais presque une décennie de recul sur les pratiques bénévoles des Français. Premier constat : la France compterait 20 millions de bénévoles en 2019, dont 13 millions dans une association, 2 millions dans une organisation autre (syndicale, religieuse, politique, municipale…) et 5 millions de bénévoles « informels » (aide directe à des personnes extérieures à sa famille, sans passer par une association). Soit une proportion relativement stable sur la décennie de 38% de bénévoles dans la population française, contre 39% en 2016, 40% en 2013 et 37% en 2010.
Désengagement des seniors
Si la part de bénévoles semble plutôt stable, y compris dans sa répartition association / autre organisation / informel, la structure de la population bénévole en association est en revanche en mutation. En effet, sur dix ans, le baromètre note d’abord une progression du bénévolat des jeunes de moins de 35 ans (de 16% en 2010 à 21% en 2013 et 2016, et 22% cette année) mais surtout ce qui ressemble à une inexorable érosion du bénévolat des plus âgés. L’engagement des 50-64 ans est ainsi passé de 26% à 20% entre 2010 et 2019, tandis que chez les plus de 65 ans (frange de la population comptant la plus grande part de bénévoles), le taux de bénévolat est passé de 38% en 2010 à 31% en 2019. Soit une chute de près de 20% de ce taux en 10 ans…
Pour expliquer ce désengagement des seniors, l’étude évoque plusieurs pistes : des fins de carrières plus difficiles, qui engendreraient un « besoin de souffler », un engagement plus important auprès de sa famille (notamment en raison de l’allongement de la durée de vie des parents), la nécessité financière croissante de continuer à travailler au moins un peu pendant sa retraite, ou l’augmentation de l’âge de ce départ à la retraite.
Autre évolution notable du côté de l’engagement associatif, les femmes sont, pour la première fois, proportionnellement aussi bénévoles que les hommes avec un taux d’engagement de 24%. Dans les éditions précédentes, le taux d’engagement chez les hommes était toujours supérieur de quelques points, mais note l’étude, « la nette baisse du taux d’engagement chez les hommes de 35 à 64 ans n’a pas été compensée par une hausse dans les autres tranches d’âge, alors que pour les femmes la baisse chez les plus de 65 ans a été compensée par une hausse chez les 35/64 ans« .
Un bénévolat plus ponctuel
Dernier point d’importance : la structure de l’engagement. L’éclosion de plateformes de mise en relation associations / bénévoles pour des mission très courtes laissait supposer la tendance, l’étude la confirme : le bénévolat est de plus en plus ponctuel. La part de bénévoles s’engageant « à une période précise, quelques heures ou quelques jours par an » s’est envolée de près de 10 points en presque dix ans (de 20 à 29% entre 2010 et 2019), tandis que celle revendiquant un bénévolat hebdomadaire (bénévoles « toute l’année, quelques heures toutes les semaines) s’est parallèlement écroulée de 11 points (de 37% en 2010 à 26% en 2019). Un reflet de l’évolution de la pyramide des âges puisque le bénévolat ponctuel est plus pratiqués par les moins de 35 ans tandis que le bénévolat plus régulier est surtout le fait des plus de 65 ans. La part de bénévoles s’engageant toute l’année mais à un rythme mensuel a cru de 3 points sur 10 ans pour s’établir à 28% tandis que la part de bénévoles s’engageant un jour par semaine reste relativement stable à 17%.
À noter enfin que la part de personnes ayant eu un engagement bénévole associatif par le passé mais n’étant plus bénévole est d’environ 14%, stable depuis 2013. Le plus souvent, les raisons de l’arrêt de ces activités bénévoles sont personnelles (manque de temps, besoin de se consacrer à son entourage, changement de situation professionnelle, problèmes de santé chez les plus âgés…), mais un quart des sondés s’étant retiré du bénévolat associatif explique aussi son geste par « la déception éprouvée devant les résultats obtenus et/ou par rapport à l’organisation de l’association », déception s’ajoutant souvent à d’autres motifs, plus personnels.
Pour télécharger l’intégralité du baromètre, rendez-vous sur le site de France Bénévolat.
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