A l’heure où l’engagement, le plaidoyer et la communication associatifs passent inévitablement par les réseaux sociaux, comment et pourquoi y user de soi pour promouvoir son organisation, sa cause, voire son écosystème ? Ce sujet du « Self branding » sera au cœur de l’intervention de Maud Sarda, Co-fondatrice et Directrice Générale de Label Emmaüs, lors du prochain Séminaire Francophone de la Collecte de Fonds. Petit aperçu de ce que vous pourriez y apprendre.

Pourquoi faire cette session sur le « self-branding » ?

Quand on s’engage dans l’associatif, ce que l’on veut c’est changer le monde, faire bouger les lignes… Tout cela, passe évidement par le travail de terrain, mais il peut devenir très monopolisant. Or pour changer le monde, il faut aussi changer les représentations, mobiliser… et pour cela il me semble fondamental de réussir à dégager presque autant de temps pour faire du plaidoyer, pour communiquer, que pour agir sur le terrain. Les associations sont très fortes pour le « faire », mais elles négligent souvent le « faire savoir » ! Aujourd’hui, faire résonner sa cause, son combat, c’est inévitablement apprendre à utiliser les réseaux sociaux et les codes qui vont avec, au titre de son organisation mais aussi à titre personnel. D’autant plus que si les acteurs associatifs ne le font pas, ils y laissent la parole à ceux qu’ils combattent, qui ont beaucoup de moyens et de compétences à disposition pour occuper l’espace. En face, nous avons peut-être moins de moyens, mais nous avons des messages puissants, et une vraie légitimité pour les exprimer.

Votre session a pour sous-titre « de l’égo à l’écosystème », qu’entendez-vous par là ?

Le but de cette intervention, c’est de faire comprendre comment la personnalisation de la communication, l’incarnation, peuvent servir le collectif. Quand je prends la parole sur LinkedIn ce n’est pas de faire un post qui m’anime, mais de mettre en avant l’impact du projet de Label Emmaüs, de porter ses messages. C’est aussi avec un bon post qu’on obtient parfois l’attention des pouvoirs, économiques ou politiques, voire un rendez-vous dans un ministère !  Se mettre en avant est un moyen de faire résonner les collectifs : son organisation, voire plus large. Quand je mets un pied dans la porte, c’est pour laisser s’engouffrer les combats de Label Emmaüs, mais aussi de l’ESS, des coopératives… C’est donc tout cet écosystème qu’il faut mettre en avant. Il se passe tous les jours des choses incroyables dans nos associations. Au-delà des messages institutionnels, il est aussi important de partager les coulisses du terrain, la vie des équipes et de ceux au service desquels elles se mettent, les questionnements que l’on se pose… C’est l’humanisation qui permet d’embarquer.

Comment et par où commencer ?

Il faut accepter que cela devient indispensable mais aussi que cela se construit dans le temps. Aujourd’hui j’ai presque 100.000 abonnés sur LinkedIn, mais cette communauté s’est construite très progressivement. Il n’y a pas besoin d’être un professionnel de la photo ou de la communication, l’important c’est de s’y mettre ! Il me semble aussi important de ne pas se dire que ces prises de paroles sont réservées aux dirigeants ou aux fondateurs, mais de laisser les équipes s’en emparer. Notamment les plus jeunes générations, qui ont parfaitement intégré les codes des réseaux sociaux. Un dernier point qui me semble crucial, c’est celui de la sensibilisation des fondations ou donateurs au financement de ce travail de communication. Aujourd’hui, aucune fondation ne soutient ce travail qui prends du temps. Personne ne me permet de prendre de l’ampleur : financer un vidéaste ou la réalisation de podcasts. Nous devons tous œuvrer pour les acculturer à financer aussi, en plus du « faire », ce « faire savoir ».

👉 Pour en savoir plus et prendre votre place pour le Séminaire francophone de la collecte de fonds organisé par l’AFF les 24, 25 et 26 juin 2025, c’est ici !