La veille de l’AFF du 21 mars 2024
19 mars 2024
La générosité des gamers se confirme année après année. Pour sa quatrième édition, SpeeDons 2024 a battu tous ses records en parvenant à récolter plus de 2 millions d’euros en faveur de Médecins du Monde. Organisé du 29 février au 3 mars au Centre des Congrès de Lyon et sur la plateforme Twitch, ce marathon de Speedrun, imaginé par MisterMV, a permis aux joueurs de s’affronter lors de parties endiablées sur Returnal, Stray, Cities Skylines, Blasphemous 2 ou Super Metroid.
SpeeDons parvient, chaque année, à collecter de plus en plus de dons grâce notamment aux défis lancés et à la vente de t-shirts. 600.000, 800.000, 1,25 million, 2,06 millions… Les sommes versées par les gamers progressent à une vitesse impressionnante.
La multiplication de ces événements caritatifs commence toutefois à poser problème. L’organisateur de ZEvent, ZeratoR, a ainsi choisi l’an dernier de faire une pause suite aux vagues de cyberharcèlement qui se sont abattues sur certains streamers et streameuses. Même s’il a promis qu’il organiserait « très probablement » une huitième édition de son projet caritatif qui a permis de lever près de 10,2 millions d’euros en 2022, le gameur aux 1,5 million d’abonnés sur Twitch (https://www.twitch.tv/zerator), qui s’appelle en réalité Adrien Nougaret, cherche à trouver une nouvelle formule qui cassera la dynamique du « toujours plus ». « Les gamers ne sont pas des vaches à lait, nous expliquait récemment Perrine Gobillard, la Responsable Innovation chez Hopening. Il n’est plus possible aujourd’hui de créer un énième marathon pour toucher cette cible. » SpeeDons a l’avantage d’avoir été un des premiers à organiser un tel événement. La fortune sourit aux audacieux…
1%, c’est beaucoup et c’est bien peu. Consacrer 1% du temps de ses employés, 1% de ses produits ou services, 1% de ses profits et 1% de ses actions à des organismes communautaires ou humanitaires. Atlassian, une start-up australienne de conception et d’édition de logiciels de collaboration, a eu l’idée en 2006 de lancer ce nouveau concept de modèle de philanthropie d’entreprise. Cette « jeune pousse » a bien grandi depuis. Son portefeuille compte plus de 260.000 clients dans le monde, sa capitalisation boursière dépasse 50 milliards de dollars et son bénéfice net a atteint 500 millions de dollars l’an dernier. Son engagement à donner 1% de ses profits et à engager 1% de sa valorisation boursière dans des œuvres humanitaires commence à avoir un réel impact pour les organismes qu’elle soutient.
Cette initiative a été l’étincelle qui a lancé le programme Pledge 1%. A ce jour, plus de 18.000 sociétés basées dans 100 pays ont décidé de suivre de mouvement. Leur engagement a déjà permis de récolter 500 millions de dollars. A qui le tour ?
Ensemble, on est plus fort. La philanthropie ouverte est un concept qui connaît un succès grandissant, tout particulièrement dans les pays anglo-saxons. En partageant leurs données et leurs connaissances, les structures d’intérêt général peuvent accroître leur efficacité et collecter davantage de dons, si l’on en croît cet article publié par The Chronicle of Philanthropy. De plus en plus d’initiatives, comme Philanthropy Data Commons, GivingTuesday Data Commons, 360Giving, Data.org et Bold Solutions Network de Lever for Change sont lancées dans ce sens.
Les fundraisers ont l’habitude d’utiliser leur carnet d’adresses et leurs réseaux existants pour boucler leurs collectes mais en unissant leurs forces, ils pourraient multiplier leurs contacts et s’inspirer d’exemples puisés chez d’autres organismes. Depuis plusieurs années, l’éducation ouverte, la science ouverte, l’accès ouvert et les logiciels ouverts ne cessent de se développer. A nous, fundraisers, d’encourager l’essor de la philanthropie ouverte…
Pour soutenir les organisations de défense des droits des femmes, le financement flexible est clé. Les Fonds pour les Femmes (« Women’s Fund ») sont des acteurs essentiels de la lutte pour l’égalité des sexes. Près de la moitié de ces organisations (48%) fonctionnent toutefois avec un budget annuel inférieur à 30.000 dollars, selon des données publiées par Global Fund for Women. La plupart des donateurs préfèrent soutenir des projets ciblés mais cette pratique est mal adaptée aux fonds pour les femmes qui ont souvent besoin de financement d’urgence et d’argent pour couvrir leurs frais de fonctionnement. De nombreuses barrières liées notamment à la stratégie philanthropique des donateurs et à leur volonté de contrôler l’utilisation de leurs dons ralentissent l’essor du financement flexible. Des exemples détaillés dans cet article publié par The Center for Effective Philanthropy montrent pourtant l’efficacité de ce système. A suivre…
Les donateurs « moyens » sont très fidèles. Une étude américaine diffusée par Sea Change Strategies montre que la générosité des personnes qui versent chaque année entre 1000 et 10.000 dollars à des bonnes causes perdure au fil du temps. L’agence de conseil spécialisée en fundraising, Sea Change Strategies, a étudié les profils et les attentes de près de 5900 donateurs à travers 36 organisations pour faire cette enquête.
La majorité de ces philanthropes (53%) répondent aux demandes de collecte depuis plus d’une décennie. Si 82% d’entre eux sont des baby-boomers ou des membres de la « génération silencieuse » née entre le milieu des années 20 et celui des années 40, presque les trois quarts (72%) ont commencé à soutenir la même structure dès l’âge de 39 ans. Les femmes sont également plus nombreuses (59%) que les hommes. Ces donateurs sont « inébranlables », résumait Mark Rovner, le directeur de Sea Change Strategies dans The Chronicle of Philanthropy. Ils ne vont pas faire un chèque d’un million de dollars, mais ils vont rester avec vous. C’est pourquoi il faut investir sur eux. » A bon entendeur…
Epic Foundation lance #EsportsForGood, une initiative unique au monde destinée à servir de passerelle entre le monde de l’esport et celui de la générosité. Les éditeurs de jeux vidéo, les organisateurs et les promoteurs de tournoi, les équipes et les joueurs pros ainsi que les marques de ce secteur sont invités à reverser un pourcentage de leurs revenus à la fondation qui redonnera l’intégralité de ces fonds aux 23 associations en faveur des jeunes qu’elle soutient.
Lancée le 7 mars à l’occasion de la cérémonie des Pégases qui récompense les meilleurs jeux vidéo de l’année, #EsportsForGood a déjà reçu le soutien de Webedia, d’Ubisofft et d’EVA, le leader mondial de l’esport en réalité virtuelle. Les gameurs ont déjà prouvé leur générosité. La balle est désormais dans le camp des eSportifs.
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