La veille de l’AFF du 22 juin 2023
21 juin 2023
Pour dédramatiser l’aide aux étudiants précaires. Pour la deuxième fois en six mois, l’association Cop1 Solidarité Étudiante a organisé, le 10 juin, son « Village des Cop1 » à Paris place de la Bastille avec le soutien de 15 organisations partenaires. « Bercés » par la musique du rappeur, Tiakola, plus de 1200 jeunes, dont une majorité d’étudiants étrangers, ont sagement fait la queue pour récupérer des produits frais, des pâtes, des kits d’hygiènes et des cosmétiques mais aussi pour aller à la rencontre des bénévoles afin d’être accompagnés sur diverses thématiques, de l’accès au droit à un soutien psychologique. « Le côté festif de l’événement, ça aide à dédramatiser la distribution », estime Babacar, un des membres fondateurs de l’association On remplit le frigo, créée en 2021 durant le Covid et présente au village pour distribuer plus de 1500 boîtes de conserve et 3000 barres de céréales. « On chante, on danse, on essaie de mettre les gens à l’aise et on les aide comme s’ils n’étaient pas en galère », poursuit-il. « Ici, on ne se sent pas dans le besoin, confirment Rym, 28 ans, et son mari Aghiles, 30 ans, tous les deux étudiants dans le digital à Cergy. Et on se dit que quand on sera plus à l’aise et indépendants, ça sera notre tour de donner un coup de main ». La boucle de la générosité sera alors bouclée. Rien qu’à Paris, plus de 30.000 étudiants auraient du mal à joindre les deux bouts. Plus de 1 jeune sur 2 affirme ne pas manger à sa faim et un tiers d’entre eux ne prend qu’un repas par jour. Il y a urgence à les aider.
Avoir les yeux plus gros que le ventre est mauvais pour les… nerfs. Une récente étude publiée par The Chronicle of Philanthropy montre que la deuxième préoccupation majeure des collecteurs de fonds qui envisagent de quitter le secteur est lié aux objectifs déraisonnables de collecte de fonds qui leur ont été imposés. « Tous les fundraisers que je connais sont stressés, manquent de personnel et ne parviennent pas à pourvoir les postes vacants, se débattant avec des objectifs de collecte de fonds irréalistes », explique, dans cette enquête un directeur de philanthropie basé dans le Wisconsin.
Les investisseurs boursiers savent tous que les performances passées ne préjugent pas des résultats futurs. Mais dans le secteur de la générosité, les structures ont encore trop tendance à prendre comme point de référence les dons enregistrés l’année précédente. Cette vision court-termiste peut prêter à confusion car des éléments exceptionnels et non récurrents peuvent expliquer les records affichés douze mois plus tôt.
Pour déterminer des objectifs réalistes et atteignables, les organisations doivent disposer de données étalées sur plusieurs années afin de faire des comparaisons qui ont un sens. Les fundraisers doivent également être jugés selon plusieurs critères. Combien de donateurs réguliers et potentiels ont-ils rencontré ? Quels montants ont-ils demandé et quelles sommes ont été réellement versées à la structure ? Les Américains appellent cela le DAD (donors visited, ask made, dollars closed). Ces chiffres permettent de mieux mesurer les performances des collecteurs de dons et de les aider si leurs rencontres avec des philanthropes aboutissent peu. Si vous voulez en savoir plus sur ce sujet passionnant, cliquez sur ce lien.
Attention danger… Les fundraisers doivent assurer leurs arrières et réfléchir à deux fois lorsqu’ils utilisent ChatGPT. La National Eating Disorder Association l’a réalisé à ses dépens.
L’organisation américaine a récemment voulu remplacer le personnel de son service d’assistance téléphonique par un chatbot doté d’une intelligence artificielle. Cette structure, qui vient en aide aux 28,8 millions d’américains qui vont souffrir à un moment de leur vie de trouble de l’alimentation, s’est toutefois vite aperçue de son erreur lorsqu’une personne lui a fait savoir que le robot lui avait dit de restreindre son apport calorique à des niveaux malsains. Sur Instagram, l’association a reconnu que le chatbot « a pu donner des informations nuisibles et sans rapport avec le programme. Nous enquêtons immédiatement sur cette affaire et avons retiré ce programme jusqu’à nouvel ordre pour une enquête complète. »
Amis fundraisers, sachez également que ChatGPT ne respecte aucunement le règlement général sur la protection des données (RGPD). Et quid des problèmes d’image ? Qu’est-ce qu’un donateur risque de penser s’il découvre que les messages qu’il reçoit sont écrits par un robot et non pas par une personne ? La relation de confiance est vitale dans notre secteur et ce lien fort peut être facilement rompu si la machine commence à remplacer l’homme. A bon entendeur…
La crise, quelle crise ? La philanthropie continue de progresser en France malgré le contexte économique pour le moins difficile. Le sixième état des lieux de l’Observatoire de la philanthropie de la Fondation de France montre que ce secteur se porte plutôt bien avec plus de 5.300 organisations recensées en 2022, cumulant 40 milliards d’euros d’actifs et 15 milliards de dépenses contre respectivement 10 et 4 milliards il y a vingt ans. Entre 2017 et 2021, ces actifs et ces dépenses ont crû de 37% et 34%. L’effectif salarié a, lui, augmenté de 3% par an pour atteindre 108.000 employés contre 50.000 en 2001.
Parmi les différents véhicules juridiques utilisés, les plus plébiscités sont les fonds de dotation (2.455) et les fondations abritées (1.742), devant les fondations reconnues d’utilité publique (642), les fondations d’entreprises (437) et les fondations scientifiques (112). Les FRUP concentrent encore 75% des actifs et 86% des dépenses, portées notamment par les fondations opérant dans la santé.
40% des fonds et fondations sont basés à Paris et huit départements (Hauts-de-Seine, Rhône, Bouches-du-Rhône, Nord, Gironde, Yvelines, Seine-Saint-Denis et Alpes-Maritimes) comptent chacun plus d’une centaine de structures caritatives. L’action sociale reste le domaine d’intervention privilégié avec 40% des dépenses contre 19% pour la culture, 15% pour la santé et la recherche médicale, 14% pour l’éducation et 8% pour l’environnement qui monte en puissance.
Ces chiffres sont « l’expression d’une véritable culture de la solidarité et de l’engagement, avec une synergie entre ressources financières et savoir-faire (qui a permis) l’émergence d’initiatives innovantes et d’envergure pour répondre aux grands enjeux contemporains », se félicite Axelle Davezac, la directrice générale de la Fondation de France. Pourvu que ça dure…
Le crowfunding au secours des Trans aux Etats-Unis. Suite aux lois répressives visant la communauté LGBTQ+, des dizaines de personnes transgenres résidant en Floride ont lancé des campagnes de financement participatif sur la Toile afin de trouver des fonds qui leur permettront de déménager dans une autre partie du pays.
Une récente étude a montré qu’à peine 0,13% des 426 milliards de dollars de dons qui ont été versés à des associations américaines en 2019 visait à défendre la cause des LGBTQ+. Encore trop peu…
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