3 questions à… Asha Curran
2 mars 2023
La Generosity Commission, dont vous êtes une des 17 membres, se définit comme « un groupe d’individus dont la mission est de célébrer et de soutenir l’esprit de générosité des Américains tel qu’il s’exprime à travers le don quotidien, le bénévolat et d’autres formes d’engagement civique ». Comment est née cette initiative ?
La commission est née d’une préoccupation concernant le déclin du nombre de personnes qui donnent et font du bénévolat. Entre 2000 et 2016, 20 millions de foyers aux Etats-Unis ont cessé de donner. Si les sommes collectées continuent de progresser année après année, le nombre de donateurs ne cesse, lui, de reculer. Cette tendance est inquiétante car le secteur de la générosité a besoin d’une large base de soutien pour survivre. Dépendre de grands donateurs n’est pas un modèle viable.
Comment s’organise cette commission ?
Je tiens, en premier lieu, à dire que je parle uniquement en tant que membre de la commission. Je n’en suis pas l’organisatrice. The Giving Institute et Giving USA Foundation ont mis en place il y a trois ans des groupes de travail afin de préparer ce qui allait devenir la Generosity Commission. Ces ateliers étaient cross-sectoriels et comprenaient des personnes issues d’organisations très différentes. Nous avons commencé par aborder des sujets très vastes. Nous nous sommes demandés à quoi correspondait la générosité de nos jours et nous avons cherché à savoir comment l’argent était dépensé. Souvent quand une personne donne, beaucoup considèrent uniquement le caractère transactionnel de ce geste et oublient que le don représente, en réalité, un point d’entrée en faveur d’un engagement plus large auprès de la société. Ces discussions, qui ont duré plusieurs mois au sein des groupes de travail, ont permis de lancer en octobre 2021 la commission dans sa forme actuelle.
Qui siège à cette commission et quels sont ses travaux ?
Les 17 membres de la Commission proviennent d’horizons très différents. Certains viennent de fondation, d’autres sont issus d’instituts universitaires, certains sont spécialisés dans la foi ou la politique. Nous nous réunissons une fois par trimestre mais la commission comprend aussi beaucoup de groupes de travail qui se rencontrent nettement plus fréquemment et qui nous fournissent régulièrement des informations concernant l’avancée de leurs recherches. La commission a prévu de conclure sa mission cet automne. Nous espérons que les travaux qui ont été lancés aboutiront à des publications qui nous permettront de mieux comprendre pourquoi et comment les Américains font preuve de générosité. Depuis la commission mise en place sous la présidence de Jimmy Carter dans les années 70, aucun organisme cross-sectoriel n’avait été créé pour étudier le secteur non lucratif dans son ensemble. La Generosity Commission a l’avantage de comprendre des personnes issues d’univers qui ne sont généralement pas impliqués dans ces travaux comme ceux travaillant sur la foi ou les politiques publiques. Il est très important et nécessaire aujourd’hui de comprendre les enjeux et les mécanismes liés à la générosité. Tout ce qui va dans ce sens est donc bénéfique. La grande question qui me préoccupe beaucoup est de savoir ce que vont devenir toutes les études qui vont être publiées par la commission. Combien de rapports et de livres blancs ont été édités sans avoir jamais été lus ? Il faut s’assurer que les publications issues de nos travaux fassent réellement avancer les choses.
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