Angers, capitale des débats de plus en plus vifs que génèrent les questions d’origine des fonds philanthropiques ? Après que l’Université Catholique de l’Ouest a annoncé renoncer au mécénat de Pierre-Edouard Stérin il y a une quinzaine de jours, c’est la tenue de la nuit du Bien Commun dans la ville qui suscite divisions et manifestations. Un climat tendu qui avive aussi les tensions sur l’éthique du mécénat au sein même du Conseil Municipal de la commune.

Mi-septembre, la grogne étudiante avait poussé l’Université Catholique de l’Ouest basée à Angers à annoncer renoncer au mécénat de Pierre-Edouard Sterin. Un mécénat discret dévoilé par le journal angevin La Topette et par le magazine Disclose. Discret mais conséquent puisque le milliardaire, qui finance de nombreuses initiatives alignées avec ses valeurs idéologiquement ancrées dans son Projet Périclès et l’extrême droite, avait déjà donné à l’établissement plus de 600.000 euros destinés à financer entre autres des travaux de rénovation sur l’un des campus ou un projet de colloque et une chaire sur « les questions éthiques ».

Un mécénat porté par le Fonds John Henry Newman, émanation du Fonds du Bien Commun créé par le milliardaire, et qui était voué, d’après l’enquête, à se démultiplier avec engagement projeté de plus de 15 millions d’euros d’ici 2030. Mais la colère étudiante et leur volonté de rejeter tout potentiel interventionnisme idéologique de Pierre-Edouard Stérin dans les cursus, les recrutements des enseignants ou les projets de l’UCO aura donc eu raison de cette potentielle manne philanthropique (en lire plus sur Ouest France).

Quinze jours plus tard, c’est autour de la nuit du Bien Commun, qui tenait le 1er octobre une édition angevine justement, que la mobilisation reprenait. Un gala de charité sous haute surveillance de CRS, regroupant 350 personnes au sein du Centre des Congrès de la ville et autant de manifestants autour. Si la soirée s’est terminée sans véritables heurts et avec 230.000 euros de collecte, le schéma de tensions commence à se répéter autour de ces soirée de collecte de dons également fondées par Pierre-Edouard Stérin en 2017.

Ces tensions révélatrices des polarisations et débats croissants qui sous-tendent le mécénat et la philanthropie, poussent à réinterroger l’origine des fonds philanthropiques qui soutiennent nos causes, et à réaffiner nos chartes éthiques, avec – pourquoi pas – nos parties prenantes. C’était d’ailleurs l’un des sujets qui divisait le Conseil Municipal d’Angers tenu le 29 septembre dans ce contexte tendu localement : Un débat rapporté par Ouest France qui opposait majorité et opposition sur les degrés de contraintes à donner à la charte éthique de mécénat de la ville…

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