Chargée de développement et de mécénat au Centre Historique Minier, Stéphanie Bianchi fait depuis un an ses premiers pas de Fundraisers. Un métier qu’elle apprivoise avec pour ligne directrice l’ancrage territorial et le désir de faire cause commune avec les futurs mécènes de cet emblématique musée des Hauts-de-France dédié à l’univers de la mine et de l’exploitation du charbon, qui a accueilli 180.000 visiteurs l’an dernier.

Comment en êtes-vous venue au mécénat ?

J’ai passé une vingtaine d’années en tant qu’attachée commerciale au Centre Historique Minier. J’étais chargée du développement des publics, en particulier vers les entreprises et les associations. En 2023, Luc Piralla, ancien Directeur Adjoint du Louvre-Lens est devenu Directeur-conservateur du Centre et a inscrit la mise en œuvre du mécénat dans nos axes stratégiques. Le projet du Centre Historique Minier s’articule aujourd’hui à la fois autour de la décarbonation, de l’humain, avec notamment l’accueil de publics en difficultés, et enfin de l’ancrage territorial. C’est dans ce dernier axe, qui vise à renforcer nos liens avec le territoire et ses entreprises que s’inscrit la mise en place d’une politique de mécénat. Comme j’avais déjà des relations avec les entreprises, il m’a proposé de prendre ces fonctions. Il fallait tout créer, donc l’année 2024 a surtout été consacrée à des aspects administratifs et à préparer les sollicitations : la demande du rescrit fiscal, l’écriture des conventions, la rédaction d’une brochure…

Comment avez-vous abordé ce nouveau métier ?

Je n’ai aucun problème à parler d’argent, et donc à solliciter un don, mais j’ai quand même tout de suite senti que j’allais avoir besoin de développer des compétences différentes. Après un peu d’auto-formation, j’ai découvert l’AFF et j’ai rapidement adhéré et intégré le groupe régional des Hauts-de-France. J’ai également suivi une formation dédiée au mécénat et suivi le programme de mentorat So Fundraisers. Participer à tout cela, aux événements lillois, des Afterworks à Giving Tuesday, est très enrichissant mais aussi très rassurant pour moi. Les échanges que nous pouvons avoir m’ont aidé à confirmer que nous mettions en place les bonnes actions, les bons outils… et aussi à prendre la mesure de la légitimité du Centre Historique Minier pour aller collecter sur le territoire ! Je n’ai vraiment commencé à entamer des discussions avec les potentiels mécènes, d’abord en approchant nos anciens clients, que depuis le début de l’année mais j’ai hâte que le travail entamé porte ses fruits !

Avec votre « œil neuf », comment ressentez-vous justement la dynamique de mécénat locale ?

Du côté des porteurs de projets, on sent que la nécessité de diversifier les ressources et de faire évoluer les modèles économiques se retrouve partout dans le contexte tendu des baisses de subvention. Tout le monde a intégré que les financements publics ne sont pas acquis. Du côté des entreprises, outre les aspects RSE, je sens une envie forte d’impact du côté des salariés, particulièrement chez les entreprises qui ont des équipes assez jeunes. Au Centre Historique Minier, nous croyons aussi beaucoup aux dynamiques locales. Au côté de la communication et des publics, cela a été un travail important du musée que de développer la part des visiteurs venant de la région ces dernières années. De faire redécouvrir localement, avec une approche assez expérientielle, cette culture minière si emblématique de notre territoire. C’est aussi dans cette optique qu’à moyen terme j’aimerais – au-delà du mécénat de projets – créer un Club de mécènes partenaires afin nouer des relations pérennes autour des valeurs fortes liée au travail minier qui résonnent avec celles des entreprises : solidarité, entraide, engagement au travail…

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