Comme chaque année depuis 2018, l’Observatoire national et régional des générosités Odoxa-Leetchi dresse fin octobre un portrait de la générosité des Français. Dans le contexte tendu, il apporte une bonne nouvelle : le don moyen des Français a continué de progresser depuis la précédente édition : avec +16€ en 2025 (soit 222€). Il retrouve pour la première fois son niveau d’avant la crise Covid. Pour mémoire, il avait atteint son plus bas en 2023 (191€). Mais derrière cette augmentation, c’est aussi une polarisation de la générosité qui continue à se dessiner.

En effet, 61% des français revendiquent un don de moins de 100 euros, soit près de 10 points de plus qu’en 2024 (dont +8 points revendiquant des dons de moins de 50 euros). La part des donateurs ayant donné plus de 300 euros baisse pour sa part de 20% à 12% C’est donc en s’appuyant sur l’augmentation du don moyen des plus gros contributeurs que la générosité progresse. Selon l’étude, 35% des Français affirment avoir réduit leurs dons sur l’année écoulée (+5 pts). Raisons invoquées : le manque de moyens (84%, +5pts), les doutes sur l’utilisation qui est faite des dons (70%, +9 pts) ou l’excès de sollicitations (57%, +6 pts).

Concernant les perspectives des Français pour leur générosité dans les années à venir, l’étude souligne « une volonté de plus en plus forte d’être ‘acteurs’ du don ». Une volonté qui se traduit par une approche du don plus en proximité et plus ciblée : soutien à l’entourage en difficulté (71%, +7 pts), à des associations locales (54%, +4 pts), à des causes très ciblées (53%, +3 pts). L’envie de donner « à des grandes ONG », testée pour la première fois dans cette édition, ne rassemble pour sa part que 25% des sondés.

Ce souhait d’ancrer le don dans la proximité est lié à la perception de l’augmentation des besoins autour de soi : l’étude souligne en effet qu’un 1 Français sur 5 reconnait avoir eu recours à la solidarité au cours des 5 dernières années (20%), ce chiffre montant à 31% chez les moins de 30 ans. Les étudiants sont notamment au cœur des préoccupations : Leetchi relève pour sa part une augmentation de près de 20% des cagnottes à destination de ce public sur sa plateforme en septembre 2025 vs septembre 2024. Du côté des causes que les Français ont le plus envie de soutenir, la recherche médicale et la lutte contre les maladies ainsi que la protection des animaux restent en tête de classement (+3pt pour les deux vs 2024).

Enfin, sur le terrain du bénévolat, l’étude note une réserve possible d’engagement : 48% des Français pourraient participer à des activités de solidarité bénévoles ou associatives… mais seuls 16% le font aujourd’hui. S’ils ne sautent pas le pas, c’est en priorité par manque de temps (67%, notamment les plus jeunes) et parce qu’ils ne veulent pas prendre un engagement formel (59%,

surtout les plus âgés). Toutefois, 8 Français sur 10 seraient intéressés par au moins une action « ponctuelles » de solidarité par le sondage : journées d’action environnementale ou de restauration du patrimoine, événements de partage des compétences professionnelles, challenges solidaires…

Tous les résultats de l’étude, et notamment les résultats régionaux, sont consultables ici, sur le site Odoxa.

© Photo : Couverture de l’étude d’Odoxa-Leetchi