Fondation pour le Logement : la solution anti « j’ai pas de monnaie » ?

Avec une affiche équipée d’une puce NFC, la Fondation pour le logement et son agence BETC s’attaquent à la pénurie de monnaie… remplacée par le smartphone dans les poches des français. Cette expérimentation sur les abribus vise à permettre de faire un don avec fluidité depuis son mobile. Aussi simplement qu’on sortirait une pièce.

Le visuel ? Une affiche où s’étale le logo de la Fondation pour le Logement, une photo de sans-abri faisant la manche, gobelet de carton posé au sol devant lui et vide de toute monnaie.  L’accroche : « en fouillant bien, on a tous un téléphone portable ». En regardant de plus près, on peut lire une invitation sous le gobelet : « approchez-votre téléphone portable pour faire un don et aider au relogement d’un sans-abri ». Le processus : coller son téléphone contre la vitre de l’abribus au niveau du gobelet et voir s’ouvrir l’application Lydia, partenaire de l’opération, pour remplir un formulaire ultra-simplifié : montant du don, numéro de téléphone et email (Lydia promet que les données ne sont pas collectées) et bouton de paiement. Un paiement simple si l’on dispose déjà de l’application. Dans le cas contraire, reste à remplir les données de sa carte bancaire : un brin plus fastidieux.

Avec cette campagne, qui s’est étalée sur 600 abribus franciliens mis à disposition par JC Decaux (dernier partenaire de l’opération) du 11 au 18 juin derniers, la Fondation pour le Logement ouvre une nouvelle voie pour le don sans contact dans l’espace public. Qui sait si elle convaincra ceux pour qui ne pas avoir d’argent sur soi n’est qu’un paravent pour ne pas donner. Plus d’infos en images ici.

Médecins du Monde mobilise avec Priorix, faux programme de « priorisation humanitaire »

Une caméra cachée, un légèrement loufoque « expert en priorisation humanitaire » et ses impossibles « tu préfères… » soumis aux passants dans la rue (par exemple : « tu préfères aider les enfants atteints de la polio à Gaza ou soutenir les femmes victimes de violences sexuelles en RDC… »). C’est avec ces ressorts parfaitement adaptés aux likes et reprises sur les réseaux sociaux que Médecins du Monde a choisi de mobiliser autour d’un sujet pourtant peu rigolo : les baisses drastiques des aides au développement et le changement de règles d’affectation de la taxe dite « Robin des bois » en France.

Objectif de cette vidéo lancée sur les réseaux sociaux, qui met en lumière des français hébétés face à ces impossibles choix « quel programme on garde » proposés par l’enquêteur dans le cadre de ce faux programme « Priorix by Médecins du Monde » : tenter d’en rire un peu pour ne pas en pleurer et réunir 10.000 signatures pour sa pétition (près de 9000 réunies à ce jour), afin de mobiliser les parlementaires français sur la « Taxe Robin des Bois ».

En effet, cette taxe qui regroupe les deux taxes dites « solidaires » sur les transactions financières et les billets d’avion, pensée pour financer directement la solidarité internationale, la santé mondiale, la lutte contre les inégalités et le changement climatique, n’est désormais plus affectée de manière directe et systématique au budget d’aide publique au développement. Une cerise sur le gâteau des coupes d’aides au développement qui force déjà les ONG à faire des choix que les français filmés se refusent pour leur part à faire.

Une opération largement relayée et likée sur les réseaux, qui a notamment été reprise par le média satirique « Le Gorafi » qui pousse la logique absurde de l’arbitrage humanitaire avec l’idée que « Médecins du Monde ne soignera plus tous ceux qui disent ‘voili voilou’ ».

Quand l’IA s’invite dans les campagnes non profit

Alors qu’on n’en est qu’au début des campagnes de communication produites et augmentées par l’IA, HI – Handicap International prend le contrepied. Sa dernière campagne, digitale uniquement pour le moment (film et visuels), compare ainsi deux images d’enfants dont l’un a été « réparé » par l’IA : sa prothèse de jambe a disparu, remplacée par une gambette en chair et en os. « L’une de ces images a été générée par une IA, clame la campagne, avant de poursuivre : l’autre a été générée par vos dons ».

Diffusée en parallèle du salon Vivatech, explique Gregor Labalestra, responsable de la collecte digitale chez HI sur le site de l’association, la campagne assortie d’un clair appel au don, est destinée à « rappeler une vérité essentielle : l’IA peut tout simuler, sauf l’empathie et la solidarité ». L’IA a changé bien des choses rappelle ainsi la campagne, avant de conclure « mais seuls vos dons peuvent changer des vies ».

Autre usage innovant de l’IA en affichage cette fois, et pour de la prévention : celle menée par la Fondation britannique pour la peau dans plusieurs ville du Royaume-Uni. Avec d’immenses panneaux d’affichage digitaux nourris de capteurs météo et d’une IA génératrice d’images, la campagne montre chaque jour en temps réel un dos d’homme qui rougit sous les effets du soleil, d’une peau claire jusqu’aux cloques. Un dispositif à découvrir ici sur Smash-Marketing.

En savoir plus sur le site de Planète Urgence.

Et aussi dans l’actualité de la quinzaine

  • Record pour la décarbonation. La campagne de financement participatif « Décarbonons la France », portée notamment par le très médiatique Jean-Marc Jancovici et le Shift Project, bat très largement le record de collecte sur Ulule avec plus de 3M€ rassemblés auprès de 25.000 contributeurs en quelques semaines. Décryptage de ce succès, destiné à financer de la recherche et de l’influence sur The Good ou encore sur le site Reporterre.
  • Facebook, LinkedIn, X et les autres… Le groupe de travail des community managers de France générosités publie l’édition 2025 du Baromètre des réseaux sociaux des associations et fondations. Une édition qui acte le net recul de l’usage de X (ex-Twitter) après les appels de début d’année à quitter le réseau, l’atteinte d’un plafond de verre sur Facebook et la poursuite de l’envol de Tiktok et LinkedIn. A découvrir ici.
  • Axa double la mise. Le 30 juin, AXA annonçait le lancement, à l’occasion de ses 40 ans, d’un nouveau fonds de dotation, le Fonds AXA pour le progrès humain. Fédérant l’ensemble des actions philanthropiques du groupe, il est doté de 60 millions d’euros par an, soit le double des montants précédemment engagés. En savoir plus ici.
  • Généreux intérêts. Fair et La Croix publient la nouvelle édition du Baromètre de la Finance Solidaire. Principaux chiffres : alors que l’encours de l’épargne solidaire a encore progressé de 7% en France l’an dernier, pour s’approcher des 30 milliards d’euros, les dons générés par les produits solidaires ont quant à eux augmenté de 75% pour flirter avec les 15 millions d’euros en 2025. En savoir plus ici.