Depuis quelques jours, 20.000 réfugiés afghans dorment dans un Airbnb. Cette opération n’est pas une première car la mécanique mise en place par Brian Chesky est déjà bien rodée. Le co-fondateur et PDG de la plateforme de location de logements en ligne a fondé en 2012 l’association Airbnb.org afin de venir en aide aux personnes qui n’avaient plus de toit depuis le passage de l’ouragan Sandy dans les Caraïbes et aux Etats-Unis. En neuf ans, 75.000 particuliers en état d’urgence ont trouvé un hébergement grâce à ce programme. Victimes de catastrophes naturelles, demandeurs d’asile, travailleurs humanitaires, soignants appelés pour aider des malades… En s’inscrivant sur « Open Homes », les quatre millions d’hôtes qui louent un pied-à-terre sur Airbnb peuvent proposer un hébergement temporaire à des personnes dans le besoin. Mais Brian Chesky ne se contente pas de jouer le rôle d’intermédiaire entre les propriétaires et les réfugiés sans domicile fixe.

Pour accueillir 20.000 Afghans, ce fils de travailleurs sociaux, diplômé d’une école de design à San Francisco, a développé un partenariat avec deux organisations spécialisées dans la réinstallation de personnes touchées par des catastrophes, le Church World Service et l’International Rescue Committee. Airbnb va également louer à ses frais des logements pour des demandeurs d’asile. Brian Chesky va, par ailleurs, mettre de l’argent de sa poche dans cette opération comme il l’explique lui-même dans cette vidéo. Au mois de juin, sa plateforme a investi 25 millions de dollars dans un fonds d’aide en faveur des réfugiés et des demandeurs d’asile. En 2017, une enveloppe de 4 millions de dollars avait déjà été versée à l’International Rescue Committee.

Brian n’a visiblement pas oublié ses origines plutôt modestes. Sa plateforme, il en a eu l’idée en 2008 avec son colocataire et ami, Joe Gebbia, lorsqu’ils ont mis à disposition d’inconnus, moyennant quelques dollars, trois matelas gonflables dans leur modeste appartement californien. « Air Bed and Breakfast » a toutefois eu du mal à se développer. L’arrivée d’un webmaster et de l’investisseur Paul Graham qui avait été impressionné par leur idée de vendre 40 dollars des boites de céréales à l’effigie de caricatures de Barack Obama et de John McCain ont permis à leur start-up de décoller. « And the rest is history », ont l’habitude de dire les anglo-saxons… Les réfugiés aujourd’hui hébergés gratuitement dans un Airbnb n’iront pas s’en plaindre…