USA vs France : des approches philanthropiques qui se rejoignent ?
9 octobre 2025

La Banque Transatlantique dévoile sa première édition du « Panorama de la Philanthropie » réalisée avec le Cerphi. Une étude qui propose une analyse comparée des comportements philanthropiques en France et aux États-Unis. Elle rappelle combien américains et français comportent de divergences, en particulier culturelles, dans l’approche philanthropique, mais souligne que ces approches tendent à se rejoindre de plus en plus avec le renouvellement générationnel.
Initiative individuelle, marqueur social revendiqué et tradition du « give back » aux États-Unis contre discrétion et État garant de l’intérêt général en France. Les contextes sont différents et les niveaux de générosité aussi. C’est l’un des premiers constats de l’étude : si les poids de la philanthropie sont incomparables en valeur absolue (557 milliards aux USA vs 9 milliards en France), lié notamment à la taille des économies, ils le sont en termes de part du PIB. La philanthropie pèse 2,01 % aux États-Unis contre 0,30 % en France. Alors que le don moyen d’un foyer français assujetti à l’IFI est d’un peu plus de 6000 euros par an, un foyer équivalent outre-Atlantique donne quant à lui près de 35.000 euros. Cette générosité est encouragée par la culture philanthropique et les déductions fiscales, puisqu’aux USA les dons sont déductibles du revenu imposable, note l’étude.
Mais si l’on regarde au-delà des montants donnés de leur vivant par les individus, l’engagement se révèle plus diversifié en France. Le mécénat d’entreprise y est plus développé, les legs y pèsent plus lourd dans le financement des associations, et le bénévolat des plus aisés y est plus développé : 55 % des Français fortunés sont bénévoles contre 37% de leurs homologues américains.
Malgré ces différences, les approches ont tendance à évoluer de manière assez similaire, note le Panorama de la Philanthropie, ouvrant une « nouvelle ère, à la fois plus ambitieuse et plus exigeante ». Ainsi, les philanthropes entendent désormais s’attaquer « aux causes profondes dans une approche systémique plutôt que de financer uniquement des actions réparatrices. Ils attendent des preuves concrètes de l’impact de leur engagement et s’organisent en conséquence : les projets s’inscrivent davantage dans le long terme, la collaboration entre acteurs se renforce… ». Des attentes portées notamment par de plus jeunes générations, qui n’hésitent pas à créer leurs structures philanthropiques.
Une dynamique de montée des jeunes philanthropes confirmée par l’étude que mène chaque année Bank of America sur la Philanthropie et dont l’édition 2025 est tout juste publiée. Cette étude souligne aussi une baisse du nombre de foyers donateurs parmi les américains fortunés, particulièrement dans la tranche « la plus basse » (ie foyers dont la fortune est d’environ 1 million de dollars). Ainsi, 81% des foyers américains fortunés ont fait un don l’an dernier, contre 91% il y a 10 ans. L’étude Bank of America note aussi une forte montée du bénévolat parmi les américains fortunés : de 30% en 2020 à 37% en 2023 (chiffre de référence du Panorama de la Philanthropie) et même 43% en 2024 ! Il semble qu’engager sont temps devienne aussi une valeur de plus en plus commune, des deux côtés de l’Atlantique…
L’ensemble du 1er Panorama de la Philanthropie est à découvrir ici.
L’édition 2025 de l’étude Philanthropie de Bank of America est décryptée là dans les Chronicles of Philanthropy
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