Et le mécénat dans tout cela ? L’étude des déclarations fiscales effectuée par Recherches et Solidarités montre que le montant des dons des entreprises a atteint 2,25 milliards d’euros en 2020. Le nombre de sociétés donatrices a presque quadruplé en une décennie (28.000 contre 102.000) mais il a légèrement reculé par rapport à 2019 (109.000). A peine 4,8% des entreprises versaient des dons en 2020 contre 5,4% douze mois plus tôt. La contribution moyenne des micro-entreprises a, quant à elle, bondi de 28% en 5 ans pour atteindre 2300 euros en 2020A vous de voir le verre à moitié plein ou à semi-rempli…

La source ne se tarit pas… MacKenzie Scott vient de donner à la California Community Foundation deux maisons situées à Beverly Hills d’une valeur de 55 millions de dollars pour abriter des immigrants. L’ancienne épouse de Jeff Bezos dont la fortune est évaluée à 49,3 milliards de dollars après son divorce avec le fondateur d’Amazon s’est engagée, rappelons-le, à verser la totalité de sa fortune à des organisations philanthropiques. La richissime divorcée a déjà distribué plus de 12 milliards de dollars à des bonnes œuvres. Les structures qui ont le plus profité de sa générosité sont, à ce jour, Habitat for Humanity (436 M$), Boys & Girls Clubs of America (281 M$), Planned Parenthood (275 M$), Communities in Schools (133,5 M$) et Big Brothers Big Sisters of America (122,6 M$). Des chiffres qui font rêver…

An American in Paris. L’exposition consacrée à Elsa Schiaparelli au Musée des arts décoratifs (MAD) n’aurait jamais pu se tenir sans la générosité de Marina Kellen French. La riche américaine a versé 1 million d’euros pour financer la restauration des 6000 dessins et des robes de la créatrice italienne issues des collections de l’établissement parisien. L’héritière de la banque Arnhold, fondée à Dresde au XIXe siècle et revendue en 2015 au fonds d’investissement Blackstone, est très attachée à la France où elle passe ses étés dans la maison troglodytique achetée par ses parents à Castellaras, dans les Alpes-Maritimes. Elle a déjà soutenu le Festival international d’art lyrique d’Aix-en-Provence et le château de Vaux-le-Vicomte, où elle a contribué, en 2017, à la restauration de la statue d’Hercule en bronze doré au fond du parc. Aux Etats-Unis, sa famille aide le Carnegie Hall, le Metropolitan Opera de New York, la National Gallery of Art de Washington ainsi qu’un hôpital new-yorkais spécialisé dans la chirurgie.

L’enfer est pavé de bonnes intentions. Ce proverbe moyenâgeux pourrait bien résumer la présidence tchèque du Conseil de l’Union européenne. Le gouvernement basé à Prague a en effet affirmé sa volonté de poursuivre, durant son mandat de six mois débuté le 1er juillet, le programme lancé le semestre précédent par la France qui vise à mieux protéger les droits numériques des citoyens de l’UE.

Cette législation, qui cherche principalement à limiter le pouvoir des géants du net, a d’importantes conséquences pour les fundraisers. Les récentes règles mises en place réduisent déjà les marges de manœuvre des structures d’intérêt général. Mais les nouvelles lois en préparation pourraient interdire toutes les campagnes téléphoniques ou d’appel aux dons en ligne. Les distributions de prospectus ou d’imprimés non adressés dans les boîtes aux lettres risquent, elles aussi, d’être prohibées. Attention, danger…

Une chance pour les acteurs de l’économie sociale et solidaire. 4 cadres sur 10 ont déjà effectué une reconversion et la moitié d’entre eux sont séduits par l’idée d’un changement de vie professionnelle. Pour répondre aux attentes de leurs salariés, les entreprises peuvent faire appel au mécénat de compétences.

Cette forme de participation citoyenne, qui accorde aux employés le droit de consacrer un temps défini à des organisations au service de l’intérêt général, permet aux employeurs de profiter d’une indemnité fiscale à hauteur de 66% du salaire des collaborateurs engagés. Ce partage de savoir-faire peut être très profitable pour les structures d’intérêt général. A elles de saisir cette opportunité en faisant appel à ces salariés souvent très bien formés qui cherchent à insuffler du sens au travail.

Un cadeau royal mais embarrassant pour le prince. Malgré les demandes de plusieurs conseillers qui lui conseillaient de refuser cette aide, le prince Charles a accepté en 2013 un don de 1 million de livres de la famille Ben Laden. Le patriarche de la famille saoudienne, Bakr Ben Laden et son frère Chafik, qui ont tous les deux renié Oussama Ben Laden, ont fait ce versement après avoir rencontré l’héritier de la Couronne britannique.

Cette affaire qui vient d’être dévoilée tombe au pire moment pour la fondation princière qui fait l’objet depuis le mois de février d’une enquête de police qui vise à établir si des dons ont été récompensés par des titres honorifiques et ont servi à appuyer une demande de naturalisation d’un homme d’affaires saoudien, Mahfouz Marei Moubarak ben Mahfouz. L’argent n’a pas d’odeur mais il laisse parfois de fâcheuses traces sur les parcours princiers…

Associations recherchent bénévoles désespérément. 27% des volontaires en France ont cessé leur engagement pendant la crise sanitaire. L’étude que vient de publier Recherches et Solidarités révèle une nouvelle diminution de 15% du nombre de bénévoles en 2022. La proportion des volontaires en association a chuté de 4% depuis 2013 pour atteindre tout juste 36% aujourd’hui. Le pourcentage des bénévoles agissant chaque semaine est, quant à lui, passé de 10% en 2019 à 8% en 2022. Le recul est particulièrement élevé chez les femmes (de 24% à 18% en un an). L’âge moyen des volontaires a également évolué avec une diminution plus faible constatée parmi les moins de 35 ans. Pour en savoir plus, cliquez ici.