Un premier pas positif qui en appelle d’autres. En nommant Marlène Schiappa au poste de secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale et solidaire et de la Vie associative, le Président de la République a mis la philanthropie sur les devants de la scène. Dans un discours prononcé le 22 juin, Emmanuel Macron a affirmé sa volonté de faire participer les forces vives de la nation en citant nommément les associations et il a souhaité inscrire son action dans le cadre de l’intérêt général. Le rattachement de l’ESS directement à la Première ministre lui confère une dimension interministérielle très précieuse. La nouvelle secrétaire d’Etat, qui était auparavant chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes avant de devenir ministre déléguée à la Citoyenneté, est également une personne très médiatique. Co-animatrice pendant un temps des émissions de Cyril Hanouna sur C8, elle a été au second semestre 2020 la personnalité politique la plus invitée des matinales télé et radio. Sa nomination au gouvernement d’Elisabeth Borne doit désormais être suivie de mesures concrètes en faveur de la philanthropie. La gouvernance de l’Etat doit être simplifiée et plus lisible. Une véritable politique publique en faveur des acteurs de la générosité doit être mise en place. Une première étape pourrait être la signature d’une convention ou l’organisation d’un forum philanthropique. Les prochains mois nous permettront d’y voir plus clair… 

La polémique était trop forte. Le succès du Z Event n’est plus à prouver. L’an dernier, ce marathon de jeu caritatif est parvenu à recueillir plus de 10 millions d’euros au profit d’Action contre la Faim. Pour son édition 2022 qui se tiendra du 9 au 11 septembre prochains, les organisateurs de cet événement avaient choisi de soutenir GoodPlanet. Leur décision a toutefois soulevé une énorme polémique auprès des internautes qui accusent la fondation de greenwashing. Cette structure créée en 2006 est en effet liée à plusieurs sociétés qui financent les industries fossiles comme TotalEnergies et BNP Paribas. Son président et fondateur, Yann Arthus-Bertrand, a aussi soutenu l’organisation de la Coupe du Monde de football au Qatar. Mais c’est surtout les liens entre GoodPlanet et l’anthroposophie qui semblent poser problèmes aux internautes. Cette pratique agricole et occulte héritée des préceptes du gourou autrichien Rudolf Steiner promeut la biodynamie. Cette pseudo-science est un curieux mélange de diverses notions empruntées à la religion indienne et au théosophisme (tels que les concepts de karma et de réincarnation), au christianisme et au mouvement New Age qu’il aurait inspiré.
Face à cette polémique, plusieurs Youtubeurs populaires comme Maghla et Arkunir ont rapidement décidé de ne plus participer au Z Event. Pour éteindre cet incendie qui commençait à devenir hors de contrôle, l’organisateur de l’événement, ZeratoR, a pris la décision radicale d’annuler la participation de GoodPlanet. « Abasourdi par la méchanceté de certains », selon ses propres dires, le streamer a même choisi de « faire une pause » sur Twitter où il compte 1 million d’abonnés.
Pour éviter toute nouvelle controverse, le Z Event a changé de méthodologie en postant sur les réseaux sociaux une liste de 22 associations. Les internautes avaient jusqu’au 13 juillet à 14 heures pour choisir les 5 structures qui toucheront les fonds versés lors de l’édition 2022.

  
A l’Ouest, du nouveau… Le pays nantais est en tête des classements des territoires de France les plus engagés dans la #RSE et dans le #mécénat. Fort de ce succès, dix fondateurs (KPMG, la Capeb 44, la Ville de Nantes…) et une trentaine d’acteurs viennent d’unir leurs forces pour créer la Fondation territoriale de Loire-Atlantique (FT44). Cette structure a pour ambition de répondre aux besoins des entreprises locales (TPE, PME et ETI) avec des outils clés en main et à ceux des associations locales en créant des synergies efficaces dans une dynamique de réseau avec tous les acteurs du territoire. La FT44 s’est donnée trois missions : mettre en place un point ressources et info mécénat (structure rassemblant les outils pour faciliter le recours au mécénat pour les sociétés locales), lancer des appels à initiatives et mener des expérimentations comme l’agrégateur de mécénat de compétences afin de rendre cette pratique plus accessible à toutes les entreprises, en consultant librement les offres et en accompagnant les associations dans la définition de leurs besoins. Pour en savoir plus, cliquez ici.
 
La culture, plus forte que la pandémie. Les entreprises engagées dans le mécénat culturel ont maintenu, voire même renforcé, leurs engagements en 2021. Cette générosité pourrait toutefois connaître un sérieux coup de frein dans les mois à venir. De nombreux mécènes interrogés par une journaliste du Nouvel Economiste ont en effet reconnu que le mécénat culturel pourrait être « malmené » dans les prochaines années. Si les donateurs les plus généreux devraient encore répondre présents aux appels aux dons de ce secteur, les acteurs plus modestes et locaux pourraient se désister. La crise économique et l’envolée des prix risquent en effet de réduire les ressources de nombreux philanthropes. Le mécénat de compétences et celui en nature pourraient toutefois permettre de combler certains manques mais les nuages risquent de s’épaissir au-dessus du secteur culturel dans un avenir proche. 

Être sensible aux émotions des autres peut vous rapporter gros. L’empathie a toujours été une compétence essentielle pour les dirigeants mais la pandémie et la crise économique ne ménagent pas les salariés. 42% des personnes affirment que leur santé mentale s’est récemment dégradée, selon une étude mondiale publiée par Qualtrics, et l’incivilité sur le lieu de travail ne cesse de se développer provoquant une baisse des performances d’après une enquête de l’Université de Georgetown. Un sondage mené par Catalyst auprès de 889 employés prouve pourtant que l’empathie a des effets très positifs. 61% des personnes qui ont des patrons empathiques se sentent capables d’innover contre à peine 13% chez les autres salariés. Les dirigeants qui s’identifient à autrui ont des collaborateurs plus engagés (76% contre 32%) et plus fidèles. L’empathie n’est donc pas seulement bonne pour votre karma. Elle est aussi excellente pour le business…
 
Ne pas perdre le nord. Carenews et KPMG viennent de publier leur tout premier baromètre des directions de l’engagement. Même si aucune définition officielle n’existe à son sujet, la direction de l’engagement regroupe plusieurs leviers de l’engagement social et environnemental de l’entreprise : RSE, mécénat, mobilisation des collaborateurs, investissements à impact, développement durable, parité femme/homme, handicap… Ce phénomène est assez récent puisque la moyenne d’âge des directions du baromètre est de 7 ans. Son essor est toutefois spectaculaire. Près des deux-tiers (73%) des 53 entreprises dont 37,5% du CAC 40 qui ont répondu à l’enquête de Carenews affirment en effet avoir mis en place une direction de l’engagement au sein de leurs organisations. 97% de ces structures traitent de la RSE, 91% du développement durable et 68% de l’engagement des collaborateurs. Le mécénat est également fortement représenté puisqu’il est présent à 65% pour l’indirect et à 53% pour le direct. S’engager c’est bien mais suivre une bonne direction, c’est encore mieux.