Edito. Tu sais ce qui compte ?
7 juin 2021
Un milliard. Le chiffre laisse rêveur le fundraiser français : l’association américaine World Vision vient de dévoiler sa nouvelle campagne majeure. Objectif de collecte de cette campagne de 8 ans, qui se clôturera en 2023 et vise à sortir 60 millions de personnes de l’extrême pauvreté : un milliard de dollars. Un objectif en bonne voie de réalisation, puisque que l’organisation a déjà levé 773 millions de dollars sur la partie silencieuse. Et que sa campagne précédente (500 millions de dollars) avait déjà été couronnée de succès. Pour collecter ce milliard, rapporte le site The Chronicle of Philanthropy, il faut évidemment un paquet de fundraisers : 27 se consacrant aux grands donateurs (3 de plus en voie de recrutement), 15 pour les donateurs moyens et 15 autres pour les entreprises et fondations… Le fundraiser reste toujours rêveur.
Mais sur l’envers du décor faut-il vraiment rêver ? Quelle pression sur les résultats, sur les équipes et peut-être sur les donateurs implique une telle campagne ? Quel stress potentiel par les temps qui courent et alors que World Vision a réalisé une année record en 2020 avec 1,2 milliards collectés face à la crise Covid ? Cette question de sortir des résultats financiers à tout prix, la Banque Alimentaire de l’Oregon l’a placée au cœur de sa stratégie (toujours selon un article fleuve et passionnant du site Chronicle of Philanthropy, en anglais et pour les abonnés à lire ici). Selon elle, la pression qui vire à l’obligation de résultats – alors qu’on ne peut avoir qu’un levier de moyens sur le don, la décision finale revenant au donateur – c’est un risque fort d’épuisement professionnel et de sous-performance. Ce sont des inégalités de recrutement au détriment de la diversité. Pour mesurer l’engagement des donateurs, et celui des équipes de fundraisers, plus d’évaluation des seuls résultats financiers. Parce que tu sais ce qui compte ? C’est l’amour ! Une notion normalement immesurable que la banque alimentaire s’attache pourtant à jauger, avec notamment ce questionnaire auprès de ses donateurs. Et vous ? Savez-vous comment, au-delà de combien, vos donateurs vous aiment ?
PS : pour la madeleine publicitaire Petit Gervais de 1990, rendez-vous sur le site de l’INA.
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