3 Questions à… Elia Mompontet Zabala
4 décembre 2025

Elia Mompontet Zabala, responsable financement et levée de fonds du programme PAUSE, nous parle de leur campagne ambitieuse lancée en 2025 et de leur mobilisation pour la première fois à l’occasion de Giving Tuesday
Prendre une pause dans ses opérations habituelles pour célébrer Giving Tuesday ou intégrer pleinement la journée à son agenda de collecte ? Le programme PAUSE a choisi de ne pas choisir : alors que ce programme d’accueil pour les scientifiques et artistes en exil a lancé un grand appel d’urgence en octobre, le 2 décembre a été l’occasion de remercier les soutiens déjà acquis, et de relancer l’appel, mais aussi, tout simplement, de s’inscrire dans le grand mouvement de célébration de la générosité.
Les détails avec Elia Mompontet Zabala, Responsable financement et levée de fonds de PAUSE.
Quelle est la mission du programme PAUSE ?
Le programme PAUSE est né en 2017 d’une volonté conjointe des pouvoirs publics et de la communauté académique. L’ambition était de doter la France d’un dispositif permettant d’offrir un refuge aux scientifiques en danger dans leur pays, en particulier au moment où, en Syrie et en Turquie, des universitaires étaient menacés de mort ou d’emprisonnement… Le programme a élargi son action en 2021, en s’ouvrant également aux artistes.
Depuis sa création, en lien avec les diverses tensions géopolitiques que le monde traverse, le programme – qui est porté par le Collège de France –a permis d’offrir un refuge à plus de 720 scientifiques et artistes, venus de 44 pays. Pour un an, renouvelable une fois (deux fois pour les doctorants), ils sont ainsi accueillis dans l’un des 140 établissements partenaires sur tout le territoire français : écoles, universités, établissements culturels… Ces établissements cofinancent l’accueil et offrent un poste, un salaire et un accompagnement aux scientifiques et artistes. Ce sont d’ailleurs eux qui présentent les candidatures à nos comités de sélection, souvent parce qu’ils ont des liens préalables à la situation d’urgence avec les personnes accueillies.
Comment se finance le programme, quelle place a le fundraising dans son modèle ?
Les premiers financements étaient publics, nationaux ou européens, même si certaines fondations sont mécènes depuis les premiers temps : par exemple la Fondation Michelin, la Fondation L’Oréal ou à la Fondation Bettencourt-Schuller. A ce stade notre modèle est un financement à 80% public partagé entre trois ministères – Enseignement supérieur, Culture, Europe et Affaires étrangères – et à 20% privé.
La part du mécénat est en croissance, avec une ambition – à terme – d’arriver à un financement à 50-50. C’est en tous cas avec cet objectif de développement du mécénat, mais aussi des soutiens des philanthropes et particuliers, que je suis arrivée en janvier dernier. Cela représente 3,5 millions à collecter par an, dans un contexte de forte intensification des demandes d’accueil. En effet, alors que nous avions déjà retenu près d’une centaine de candidatures, nous en avons reçu plus d’une centaine d’autres lors de notre dernier comité de sélection.
La situation à Gaza a fortement renforcé les besoins depuis deux ans, mais nous avons également des demandes pour des scientifiques et artistes venant du Soudan, d’Ukraine, du Myanmar, d’Haïti… L’ampleur des besoins nous a amenées à lancer un appel d’urgence en octobre, pour rassembler 3 millions d’euros supplémentaires. Il a rencontré un bel accueil avec des soutiens publics, la mobilisation des établissements d’accueil partenaires et de nos mécènes habituels mais aussi de nouveaux mécènes.
Vous avez célébré pour la première fois Giving Tuesday ce mardi 2 décembre : comment avez-vous abordé cette journée ?
Comme je le disais, je suis arrivée en janvier au programme PAUSE, et pour moi c’était impossible de vouloir à la fois développer la générosité et de ne pas inscrire cette journée qui la célèbre dans notre agenda ! Le but, c’est d’abord de répondre présent et de s’inscrire dans ce grand mouvement qu’est Giving Tuesday*.
Dans le contexte que nous traversons, le Giving Tuesday a aussi été l’occasion de remercier à nouveau toutes celles et ceux qui ont répondu à notre appel d’urgence lancé début octobre, de prolonger cet appel et de remobiliser les mécènes potentiels. C’est aussi l’opportunité de donner plus de visibilité à notre fonds de souscription abrité à la Fondation de France, qui permet aux particuliers de soutenir le programme PAUSE.
Comme c’est notre première participation, nous n’avons pas d’attente chiffrée en termes de résultats sur la journée. L’objectif c’est d’abord de fédérer et de célébrer !
* Envie d’en savoir plus sur le mouvement Giving Tuesday ? C’est par ici !
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