ÉTUDES. QUAND LA CONFIANCE VACILLE…
13 novembre 2020
« Une confiance globalement ébranlée » commente en ouverture le communiqué de presse du Don en confiance, association qui contrôle l’appel à la générosité du public, pour la publication ce lundi de la 13ème édition de son Observatoire éponyme. Une enquête menée mi-septembre, auprès de plus de 2000 français, par l’institut Viavoice, et qui souligne une chute inédite de la foi dans les associations/fondations faisant appel aux dons : seuls 39% des sondés indiquent leur faire confiance, contre 55% en 2018 ou 2019. Certes, la confiance des donateurs réguliers reste stable à 56% de de taux de confiance, mais la part des confiants chute à 35% chez les donateurs occasionnels et à un tout petit 20% chez les non donateurs…
Faut-il s’en réjouir ? Cette baisse se fait dans un climat de baisse générale de la confiance Cette même tendance est observée chez les autres acteurs sociaux et économiques. Collectivités locales, entreprises, syndicats, médias, partis politiques, etc., tous voient le taux de confiance baisser entre 2018 et 2020… même si c’est le secteur associations et fondations qui chute le plus lourdement. A noter que les seuls acteurs à voir leur cote de confiance grimper à sur deux ans sont Google, Facebook et autres GAFAM.
Pourtant très largement mobilisées dans le contexte de la crise Covid-19, une mobilisation qui a été largement relayée par les médias, associations/fondations ne semblent donc pas avoir réussi à convaincre largement les français qui jugent notamment à majorité que le contexte de l’année n’a pas renforcé leur confiance dans les OSBL pour mobiliser l’opinion, orienter le gouvernement ou encore agir efficacement face à la crise sanitaire (environ 15% des répondants ne se prononçant pas sur cette question).
Et cette défiance croissante pèse sur le don. Pour plus de deux français sur trois (68% des sondés, soit 6 points de plus vs 2019), la première raison pour ne pas donner à une association/fondation est le manque de confiance sur l’utilisation des fonds, devant le fait de ne pas disposer des ressources suffisantes (56%) et celui d’avoir le sentiment de déjà contribuer par l’impôt (37%), deux arguments invoqués à peu près dans les mêmes proportions que l’année précédente. A noter dans les autres freins aux dons, la hausse du sentiment de déjà contribuer par des actions quotidiennes (+7pts), le manque de connaissance du sujet (+7 pts également) et le fait de ne pas savoir quelle cause choisir (+5pts).
Alors comment restaurer la confiance ? Plus d’un plus d’un Français sur deux (55%) déclare qu’avoir des preuves réelles est un gage de confiance, bien avant la notoriété ou l’image de l’association/fondation (30% sur l’ensemble des sondés mais 40% chez les donateurs réguliers) ou la recommandation d’un proche (29%). « Facteur-clé pour regagner la confiance, note l’étude, la preuve que les fonds collectés ont été utilisés efficacement et pertinemment passe par une plus grande transparence concernant les besoins, les réalisations et la progression des projets et s’illustre par des retours concrets des actions menées ».
Du côté des USA pourtant, une autre étude vient nuancer les résultats français. Selon la dernière édition du Donor Trust Report du site de notation d’associations Give.org, tout juste publiée, la part des donateurs américains qui estiment que la confiance a une « grande importance » dans la décision de donner a chuté de 73% en 2017 à 64% en 2020. Et de plus en plus de donateurs ne considèrent plus les ratios financiers comme un véritable gage de confiance : en 2020, 19% des sondés estiment que la part des frais généraux vs la part dédiée à l’action est un signal important… ils étaient 35% à le penser en 2017.
De la même manière, le fait de partager des accomplissements est un gage de confiance en baisse : 30% y accordent de l’importance pour accorder leur confiance en 2020 contre 44% en 2017 (et encore 50% en décembre 2019 !). Pour accorder sa confiance, le donateur américain privilégie avant tout la notoriété de l’association, et surtout l’évaluation une organisation tierce. Un sentiment partagé par les français : selon l’Observatoire du Don en confiance, si 19% seulement citent « un organisme externe délivrant un label » comme gage de confiance, ils sont 75% à considérer qu’un « organisme chargé de contrôler l’action des association et fondations » permettrait d’éviter abus et scandales, mais renforcerait aussi leur conviction dans l’utilité des OSBL (68%) et les inciteraient plus à donner 58%. Défiance quand tu nous tiens… ils sont aussi 41% à penser qu’un tel organisme pourrait générer de la suspicion vis-à-vis des associations et fondations.
Retrouvez ici dans leur intégralité :
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