Du Mécènes Forum organisé par Admical au Forum National des Associations, la quinzaine a vu se multiplier les publications de baromètres prenant, sous divers angles, la température du secteur. Petit point sur l’état de santé du patient associatif.

Sur la collecte de dons auprès des particuliers, le fundraising semble un peu grippé en cette année 2018, nous en avons déjà parlé ici ou là. Mais qu’en est-il de ses autres constantes ? Premier paramètre vital passé en revue cette quinzaine : le mécénat d’entreprise. A l’occasion de son Mécènes Forum, le 11 octobre, Admical présentait son baromètre annuel. Sur la base des chiffres de l’administration fiscale, il estime que 9% d’entreprises étaient mécènes en 2017 pour un budget compris entre 3 et 3,6 milliards d’euros. Un chiffre en constante augmentation depuis 2010 et qui a le potentiel pour se maintenir : 85% des entreprises mécènes envisagent d’augmenter (16%) ou de garder stable (69%) leurs budgets dans les années à venir.

Si ce mécénat reste tiré par les grandes entreprises, estime Admical, c’est parce qu’au-delà des montants engagés, elles déclarent aussi plus majoritairement leur dons (81% des grandes entreprises contre 2,7% des TPE et 20% des PME selon l’enquête Admical). Un levier de croissance pourrait ainsi être encouragé par l’adoption, dans le cadre de la Loi de Finance 2019, d’une franchise de déduction fiscale de 10 000 euros ouvrant la limite de déductibilité pour les TPE/PME. Pour les grandes entreprises en revanche, l’éventualité d’un plafond de 10 millions d’euros de la déductibilité, également à l’examen dans le cadre du projet de loi, aurait des conséquences potentiellement très limitatrices. La semaine dernière, l’examen du dispositif par l’Assemblée Nationale a ainsi été reporté dans l’attente d’une meilleure évaluation de ses effets sur la philanthropie d’entreprise.

Autre constante sondée : la confiance, qui semble être au beau fixe. Selon le baromètre annuel du Comité de la Charte (avec Kantar SOFRES), publié le 15 octobre, 55% des Français feraient confiance aux associations et fondations faisant appel à leur générosité (+1 point vs 2017). Un chiffre qui grimpe même à 63% chez les moins de 35 ans. Mais cette confiance a des conditions : un attachement croissant à l’importance du contrôle exercé sur les associations (78%), l’attente d’un affichage clair des missions des organisations et du fait qu’elles s’y tiennent (74%), leur rigueur dans la gestion des dons (73%) et l’affectation précise de ces dons aux actions que le donateur souhaite soutenir (72%).

Alors quelles perspectives pour le rétablissement ? Selon le baromètre « Les Français et l’action associative” publié par HelloAsso en partenariat avec OpinionWay, le grand public est pleinement conscient de la place de ces associations qui permettent de créer du lien social (90%) et jouent un rôle indispensable pour la société (86%) au regard du vivre ensemble. Plus de 8 sondés sur 10 estiment par ailleurs que les associations manquent de moyens financiers, et 72% pensent que les pouvoirs publics devraient faire plus pour les aider. Au-delà du chevet attendu de l’Etat, reste donc aux fundraisers à concrétiser cette conscience et ces inquiétudes en dons.

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