La veille de l’AFF (pas si anodins) du 9 décembre 2021
10 décembre 2021
Le terrain, il n’y a que ça de vrai… Après une année entièrement en ligne, Covid oblige, Le Téléthon 2021 a renoué avec des animations en présentiel. Les événements organisés dans plus de 10.000 communes ont ravivé la flamme de la générosité des Français. Près de 74 millions d’euros de promesses de dons ont ainsi été recueillis durant le weekend du 4 et 5 décembre sur les antennes de France Télévisions. Cette enveloppe est bien plus épaisse que celle collectée l’an dernier qui avait atteint « à peine » 58,3 millions d’euros.
La 35ème édition de ce rendez-vous organisé par l’AFM, qui était parrainé par le rappeur Soprano, mettait en avant le succès des thérapies géniques qui consistent à introduire du matériel génétique dans des cellules pour soigner une maladie. Aujourd’hui, dix-sept médicaments de thérapie génique sont homologués et cinq de ces traitements ont été directement soutenus par l’AFM-Téléthon. Ces recherches ont notamment été menées par le Généthon, le laboratoire de pointe du Téléthon qui a fêté ses 30 ans l’an dernier. D’autres études pourraient déboucher dans un avenir proche sur de nouvelles thérapies.
Alors si vous souhaitez soutenir la recherche médicale, il n’est pas trop tard… Vous avez encore quelques jours pour aller sur le site du Téléthon. Pour faire un don, deux ou trois clics suffisent…
Appuyer « là où ça fait mal ». Le slogan de la toute nouvelle campagne de Médecins Sans Frontières fait mouche. Présente dans plus de 70 pays, l’association fondée en 1971 cherche à réveiller nos consciences à l’approche des fêtes de fin d’année et à réaffirmer sa mission : soulager toutes les souffrances humaines, sans distinction et partout dans le monde.
Les images qui ont été prises pour la plupart par des photographes de MSF montrent un camp de réfugiés, des villes détruites par la guerre et une petite fille vivant dans un immeuble à moitié détruit. Imaginée par l’agence Les Présidents, cette campagne sera déployée en affichage dans les grandes villes de France à partir du 19 décembre à travers plus de 800 panneaux, notamment sur les quais de métro, en affichage digital dans les centres-villes, sur des kiosques ainsi qu’au sein des grands immeubles et des vitrines de magasins. Le dispositif digital a, lui, été lancé au début du mois de décembre sur les réseaux sociaux et en display sur les sites à forte audience. Noël est aussi le moment de penser aux autres…
Les NFT : opportunités ou cadeaux empoisonnés ? Ces objets de collection numériques stockés sur une blockchain connaissent un succès grandissant sur le marché de l’art. Les ventes aux enchères publiques de NFT ne pèsent aujourd’hui que 2% du produit des ventes mondiales d’œuvres d’art, soit 35 fois moins que le marché de la peinture traditionnelle, mais cette niche est appelée à grossir très rapidement. Récemment l’œuvre « Everydays: The First 5 000 Days » de l’artiste Beeple s’est vendue 69 M$ et le premier tweet de l’histoire envoyé par le fondateur de Twitter a été acheté 2,9 M$ par un collectionneur malaisien.
Certains artistes et vendeurs reversent une partie de leurs gains tirés de ces ventes à des associations. Ces versements sont tous effectués en cryptomonnaie. Le patron de Twitter, Jack Dorsey, a ainsi donné la totalité de la vente de son tweet à une bonne cause. MSF Australie a reçu à ce jour le plus gros don issu d’un NFT. Son montant : 3,5 M$. Cette générosité s’explique.
Ces donations donnent tout d’abord droit à d’importants abattements fiscaux mais les cryptomonnaies ont une valeur qui évolue énormément d’un jour à l’autre. Les intermédiaires capables de transformer une cryptomonnaie en argent sonnant et trébuchant prennent également beaucoup de temps à verser des liquidités aux associations. Le montant d’un don peut ainsi être très différent entre le moment où le « cadeau » est envoyé par le donateur et celui où il est reçu par l’association. Si ce sujet vous intéresse et que vous voulez en savoir plus sur les risques liés aux NFT, jetez un coup d’œil sur cet article de Huck (en anglais).
Les années 2000 sont de retour. C’était les années durant lesquelles Diam’s, les Destiny’s Child et Britney Spears occupaient la tête des charts en France. Le robot inquiétant de Daft Punk nous répétait sans cesse dans le clip Technologic « buy it, use it, break it, fix it, trash it, change it, mail, upgrade it… ». Lucas Hauchard écoutait ses hits à la radio en culottes courtes.
Né en 1996, ce banlieusard est aujourd’hui plus connu sous le nom de Squeezie. Ce youtubeur aux 16,5 millions d’abonnés vient d’avoir la bonne idée de demander à deux équipes de trois compositeurs et vidéastes de créer en trois jours une chanson inspirée de celles des années 2000. Ces deux titres seront ensuite vendus en pochettes carton dans tous les magasin Lidl de France pendant 30 jours et la totalité des bénéfices de cette opération sera reversée au Secours Populaire.
La vidéo de lancement de ce projet qui dure près de 1 heure 20 a déjà été visionnée près de 8,4 millions de fois depuis sa mise en ligne le 11 novembre. Le premier « hit », qui a été conçu par S2keyz, Le Motif, Toldya et Maskey, s’inspire des tubes de R’n’B des années 2000 et se nomme « Offishal ». Le second « tube », « Time Time », est écrit et chanté en… roumain et produit par Squeezie, Kronomusik et Myd. La chanson, qui imite « Dragostea din tei » de O-Zone, a déjà été vue 19 millions de fois. Qui dit mieux ?
Essentiel et nécessaire. Jouer cartes sur table est souvent le meilleur moyen de rassurer ses interlocuteurs, surtout lorsqu’il est question de gros sous. Le Don en confiance préconise aux associations et aux fondations à but non lucratif qui font appel à la générosité du grand public de réaliser chaque année un Essentiel. Ce document d’information clair et pédagogique permet aux structures d’intérêt général d’afficher leur transparence à l’égard de leurs donateurs. Pour vous aider à préparer cet opuscule qui doit être à la fois complet, synthétique et attractif -excusez du peu-, le Don en confiance vient de publier un guide très didactique sur le sujet. Pour le trouver, rien de plus simple. Suivez ce lien…
Tant pis pour vous, Messieurs les Anglais… Le « rêve » de nombreux fundraisers transfrontaliers va-t-il enfin pouvoir se réaliser dans un avenir plus ou moins proche ? Le Parlement européen a organisé, le 21 octobre, une session pour discuter de l’éventuelle mise en place d’un « marché unique de la philanthropie ».
En introduction de ce débat, la commissaire européenne aux services financiers, l’irlandaise Mairead McGuinness, a rappelé à quel point « la philanthropie pouvait nous aider à catalyser une réponse plus globale aux vastes défis qui nous attendent, du changement climatique à la vaccination et à l’innovation sociale ». Mais les députés ont également reconnu que des « règles complexes continuent d’entraver la philanthropie transfrontalière sous la forme de multiples obstacles juridiques, administratifs et fiscaux ». Pour tenter de faire tomber ces nombreuses barrières, l’élu écologiste allemand Sergey Lagodinsky a appelé à la création d’une forme juridique supranationale et de régimes réglementaires spéciaux pour les associations, les organismes à but non lucratif et les fondations européennes afin de renforcer la coopération en Europe. Certaines idées sonnent justes…
De plus amples informations à ce sujet peuvent être trouvées, en anglais, dans le document publié par le Centre Européen des Fondations (EFC) et les réseaux des donateurs et des fondations en Europe (Dafne) qui compare les législations régulant la philanthropie dans 40 pays. Une lecture instructive…
Au secours… Vous préférez les FRUP aux FDD ? Vous hésitez encore à devenir une FE ou une FSE ? Vous souhaitez en savoir plus sur les FCS et les FP ? Vous ne connaissez pas trop les différences entre une FU et une FH ? Pire encore : ces sigles ne vous disent rien ou presque ? Le Fidal va vous enlever une sérieuse épine du pied…
Le cabinet d’avocats d’affaires vient de publier un tableau comparatif des fondations en France. Les statuts, les structures, les domaines d’intervention et les procédures de constitution de ces organismes mais aussi leurs dotations initiales imposées, leurs libéralités, leurs principales ressources, leurs gouvernances et leurs dispositifs fiscaux sont tous précisés dans ces deux pages de tableaux synthétiques et clairs. Les textes de lois qui encadrent ces fondations sont également détaillés. Certaines lectures sont plus réjouissantes que d’autres mais celle-ci est certainement nécessaire pour s’éviter bien des ennuis dans un futur plus ou moins proche. Pour en savoir plus, c’est par ici.
La Hollande, l’autre pays de la… générosité. Les Pays-Bas : ses moulins, ses tulipes, ses polders, son gouda et sa… philanthropie. Un chiffre pour commencer : 85% des Bataves déclarent faire un don à un organisme sans but lucratif. Chaque année, 2,4 milliards d’euros sont collectés auprès des 17,4 millions d’habitants de cette monarchie constitutionnelle. Ce chiffre impressionnant croit régulièrement depuis dix ans.
Les plus fortunés sont, logiquement, les plus généreux. 80% des dons proviennent ainsi de 20% des foyers, selon une étude de l’Université libre d’Amsterdam. Mais si les Néerlandais sont nombreux à donner, leur générosité trouve vite ses limites.
Plus d’un quart des particuliers (26%) verse ainsi moins de 25 euros par an à des causes et à peine 1,5% des foyers donne plus de 2000 euros. Les associations religieuses sont celles qui lèvent le plus d’argent (755M€) auprès des citoyens, loin devant les structures liées à la santé (487M€), l’aide internationale et le développement (394M€), l’environnement et la lutte contre la pauvreté (263M€ chacun).
Les montants donnés par les sociétés varient, eux, beaucoup d’une année sur l’autre. De 1,3 milliard d’euros en 2013 à 2 milliards en 2015 puis à 1,9 milliard en 2018, ces mouvements de yoyo s’expliquent en raison du fait que les compagnies néerlandaises confondent souvent le mécénat et le sponsoring. Ce constat explique pourquoi le sport reste le premier bénéficiaire des « dons » d’entreprises (456M€), devant la santé (304M€) et la lutte contre la pauvreté (177M€). Les us et coutumes varient beaucoup d’un pays à l’autre.
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