Legs. Une manne…qui en a encore sous le pied
13 novembre 2020
Alors que les libéralités (legs et assurances-vie) représenteraient près du quart de la générosité des français (1 milliard d’euros, sur les 4,5 milliards donnés chaque année par les particuliers), France générosités a choisi de centrer sur le sujet son colloque annuel – en digital – du 5 novembre dernier. A l’appui, une étude menée par L’ObSoCo auprès des plus de 50 ans et qui souligne en plein ou en creux les marges de progression des legs et assurances-vie dans le financement des association et fondations.
Selon cette étude, 9% des plus de 50 ans envisagent la transmission de tout ou partie de son patrimoine à une association ou fondation (16% affirmant ignorer que cette possibilité existe). Et si la moitié des français de plus de 50 ans détient au moins un contrat d’assurance-vie, seuls 1% l’ont souscrit dans l’objectif de le transmettre à une association ou une fondation (19% ignorant que cette possibilité existe). Mais si la décision de donner à sa mort est prise, les modalités restent floues : 31% pensent léguer, 17% donner via leur assurance-vie, 13% affirment qu’ils utiliseront les deux leviers et 38% disent ne pas savoir encore.
De la même manière, en matière de causes, si l’étude pointe que la protection des animaux arrive en tête (37 % des répondants) devant la recherche médicale et l’aide à l’enfance, ils sont 20 % à vouloir transmettre à une cause sans savoir laquelle encore. Quant à l’organisation bénéficiaire, ils sont 42% des décidés à savoir exactement laquelle choisir, contre 38% à seulement avoir défini un type d’organisation et 20% à n’en avoir aucune idée. A noter que ceux qui ont une idée claire du bénéficiaire sont généralement déjà en lien avec l’organisation : donateur, bénévole, bénéficiaire ou proche d’un bénéficiaire.
Cette question de la décision de transmettre de son patrimoine est au cœur de l’enquête. En la matière, 64% des plus de 50 ans affirment très bien savoir ce qu’ils veulent en faire, 14% avouent y avoir déjà pensé mais ne pas avoir pris de décisions… et 22% de réfractaires face à ce sujet un peu tabou disent ne pas y avoir réfléchi (et probablement ne pas avoir envie de le faire). A noter que parmi ceux qui n’ont pas d’enfants, seuls 44% savent très bien à qui ils destinent leur patrimoine après leur mort. Des choix de transmission qui se font en moyenne à 54 ans pour les « décidés » mais à 70 ans pour les « incertains ».
Se dessinent 4 grands profils, ou personas, à commencer par ces réfractaires, les Opposés, groupe hétérogène mais plutôt moins engagé que les trois autres, qui évoquent divers freins à la démarche de transmission à une association, avec très largement en tête la volonté de privilégier sa descendance. Une fois ce sujet écarté, c’est le manque de confiance sur l’usage qui sera fait de leur don qui entrave principalement le geste pour 64% des répondants devant la crainte de ne pas avoir assez de patrimoine à transmettre (52%) ou encore la crainte de coûts engendrés (43 %) et le fait de ne pas savoir à qui transmettre (42%). A noter toutefois que, poussés dans leurs retranchements, plus de 13% de ces Opposés avouent surtout ne pas avoir réfléchi à la question…
A l’autre bout du spectre, les Décidés, les plus avancés dans leur choix, résonnent avec le profil classique de la « mamie testatrice » : un groupe plutôt féminin, célibataire (veuf/divorcé), sans descendances, en zone urbaine et CSP+, ayant une pratique religieuse importante (20%) et déjà très engagé vis-à-vis des associations.
Plus timorés, les Ouverts (7,1% de la population), sont aussi très largement engagés dans le milieu associatif mais présentent un profil plus masculin, plus en couple, avec des enfants ou petits-enfants. Diplômés et urbains mais moins engagés religieusement, ils envisagent la transmission comme la prolongation des valeurs d’altruisme qu’ils ont porté pendant leur vie. Et s’ils sont moins avancés sur la transmission que les Décidés, ils peuvent représenter une cible importante à aller convaincre.
Enfin, les Distants, moins aisés, moins impliqués dans l’univers associatif, sont surtout les moins engagé par rapport à la transmission en général. Ici encore, beaucoup ne se sont en effet surtout pas encore concrètement posé la question. Alors comment convaincre ? L’étude note avant tout que les sondés soulignent le sentiment d’un grand manque d’information sur ces sujets : sur le concept de libéralités ou encore sur leurs modalités pratiques. Pour délivrer cette information cruciale, les canaux privilégiés sont le courrier, le site Internet… et l’incontournable notaire, considéré, comme le banquier ou l’assureur, comme une source d’information de choix.
Pour consulter l’étude dévoilée lors du Colloque France générosités c’est ici (un déjà très riche « digest », l’intégralité de l’étude étant réservée aux membres).
Rejoignez la communauté active des fundraisers sur tout le territoire
et boostez votre carrière au service du bien commun !