Entre pandémie de Covid, mouvement de lutte contre les inégalités raciales et crise économique, les philanthropes américains ne sont pas en manque de sujets d’actualité où s’investir. Dans ce contexte, un nouveau terrain d’engagement semble pourtant monter : celui de garantir la régularité électorale face à l’échéance présidentielle de novembre. Dans un contexte qui questionne depuis quelques années le lien entre philanthropie et démocratie, et où les mannes financières déversées dans les Super PACS mêlent étrangement à nos yeux européens le don et la défense d’intérêts particuliers, les philanthropes se mobilisent en effet actuellement pour garantir la sécurité démocratique, à l’instar de Mark Zuckerberg et Priscilla Chan qui viennent ainsi d’annoncer qu’ils allaient engager 300 millions de dollars sur le sujet. Tout comme eux, le groupe « One for democraty » rassemble 70 philanthropes ayant décidé de consacrer 1% de leur fortune pour améliorer le processus démocratique et espèrent lever 100 millions de dollars ou le plus académique « Resilient Democracy Fund » qui ambitionne 20 millions de dollars. Parralèlement, les candidats continuent eux aussi à mobiliser des millions. Le tandem démocrate Joe Biden – Kamala Harris vient ainsi de collecter 364,5 millions de dollars en août (dont 95% viendraient de petits donateurs selon l’équipe de campagne). Un record mensuel pour l’élection américaine qui surpasse de loin le précédent : 200 millions de dollars collectés par Barack Obama en septembre 2008.