C’est l’un des thermomètres incontournables du secteur. L’étude annuelle « La générosité des français« , menée par Recherches & Solidarités sur la base des données transmises par les foyers donateurs à l’administration fiscale (IR / IFI), souligne une reprise de la générosité en 2019, après une année 2018 éprouvante. Ainsi, l’an dernier le montant des dons déclarés au titre de l’impôt sur le revenu a augmenté de 2,4%, soit 2,6 milliards d’euros de dons déclarés au titre de l’IR contre 2,54 milliards en 2018. La générosité dépasse même très légèrement celle manifestée en 2017, un brin en dessous de cette barre des 2,6 milliards. L’étude rejoint ainsi le constat dressé par France générosités dans son « Baromètre de la générosité » publié en juin dernier (sur la base d’une cinquantaine d’associations et fondations membres du syndicat), et qui notait pour sa part une hausse de collecte de 3,5% en 2019, mais qui restait – selon ses chiffres – inférieure à celle de 2017. Toutefois, autre constat partagé par les deux études : cette bonne nouvelle en montants cache une inexorable érosion du nombre donateurs… 

 

En effet, après une chute de 4% du nombre de foyers déclarant des dons à Bercy entre 2017 et 2018, l’étude de Recherches & Solidarités note une nouvelle baisse de 5,6% entre 2018 et 2019. Entre 2013 et 2019, le nombre de donateurs s’est ainsi replié de 14%, soit près de 800.000 foyers donateurs en moins, tandis que le don moyen augmentait de 17% pour s’établir à 550€ l’an dernier (contre 507€ en 2018). A noter une forme de rajeunissement de la générosité : s’ils ne représentent encore qu’une petite frange des donateurs (déclarant leurs dons), les moins de 30 ans présentent un « effort de don » au regard de leurs revenus de 2,4%, tout proche de celui des plus de 70 ans (2,6%), les plus investis. A la traine, la tranche des 40-49 ans, avec un « effort de don » de 1,5%.

 

Du côté de l’IFI, pour la seconde année du mécanisme qui a remplacé le don ISF, et après – ici encore – une année 2018 en berne, les dons repartent aussi à la hausse (+30%) avec 147M€ déclarés en 2019 (contre 112M€ l’année précédente et, pour mémoire, 269M€ collectés en 2017 pour la dernière année du don sur ISF). Ces 147M€ de 2019 représentent les contributions de 26.200 donateurs (19.000 en 2018) pour un don moyen stable entre 2018 et 2019 qui s’établit à environ 5.600€.

 

Reste, sur ces bases, à savoir ce que donnera cette si particulière année 2020, en n’oubliant pas que cette collecte 2019 a forcément été un peu dopée (notamment sur le nombre de donateurs) par l’effet Notre-Dame qui représenterait près de 25M€ donnés par 120.000 foyers selon l’administration fiscale. Analysant les comptes publiés au Journal officiel par les plus grosses associations et fondations françaises, l’étude note d’ailleurs que la palme de la plus grosse collecte revient en 2019 à la Fondation du Patrimoine, devant l’AFM-Téléthon, les Restos du cœur, le Secours Catholique et Médecins Sans Frontières.

 

Retrouvez l’ensemble de l’étude sur le site de Recherches & Solidarités