2019, ANNEE DU TOURNANT DIGITAL ?
19 décembre 2018
Chaque année depuis 10 ans, Lucy Bernholz – Directrice du Digital Civil Society Lab au sein du Centre pour la philanthropie et la société civile de Stanford (PACS) – publie sa feuille de route (Blueprint) pour la philanthropie à l’ère digitale. L’occasion de s’interroger sur le tournant nécessaire pour le secteur français.
Il y a 10 ans, Lucy Bernholz poussait les concepts d’Impact Investing et de B Corporations sur le devant de la scène. Aujourd’hui, suivant l’évolution du monde, elle a peu à peu recentré sur le digital son analyse annuelle des tendances philanthropiques. Parmi, les mots clés que son « Blueprint 2019 » anticipe pour l’année à venir se trouvent ainsi :
Data Maturity : la capacité d’une organisation à gérer, voire à « gouverner » ses data digitales, qui devient selon elle, aussi importante que la capacité à gérer ses finances ou ses ressources humaines pour assurer l’efficacité de son organisation (pour évaluer votre niveau de maturité sur la question des Data, vous pouvez par exemple recourir à l’outil Datakind, sous creative commons)
Deep fakes : après les fake news, les deep fakes sont des vidéos manipulées qui permettent de faire dire à peu près n’importe quoi à n’importe qui (une sorte de Photoshop pour la vidéo). Répandues sur Internet elles pousseront à questionner la véracité des messages, avec des implications pour toutes les stratégies de communication en ligne, y compris celles du secteur non profit.
Public-interest tech : le mouvement des ingénieurs et développeurs vers les champs de l’intérêt général (que ce soit du côté public ou du côté non profit) ne ferait que commencer. Pourrez-vous échapper à la « Tech For Good » ?
Stewardship : c’est un mot ancien du fundraising qui recouvre l’ensemble de ce qui se passe entre deux sollicitations d’un grand donateur (remercier, rendre compte, maintenir et développer l’intérêt, entretenir la reconnaissance et l’appartenance…). Mais selon Lucy Bernholz c’est sous un nouvel angle qu’il va se déployer en 2019 avec la question de la « data stewardship » : la capacité à collecter, sécuriser et utiliser les données au profit de sa mission dans le respect des donateurs.
Si les données se trouvent au cœur de ses préoccupations, c’est bien en creux parce que le tournant digital est au cœur des stratégies de développement des associations et fondations pour les mois, les années à venir. En France, le mouvement reste timide, mais – particulièrement dans le contexte de baisse des dons – la transition digitale devrait s’amplifier.
Pas comme une simple dématérialisation des processus et outils du monde papier. Pas en tentant juste de « collecter via Facebook » comme un relais de croissance miraculeux face à la baisse de la collecte par mailing. Mais en restructurant fondamentalement et durablement le métier de fundraiser, ses outils, ses modèles… Avec les données pour fioul. De plus en plus de données, de plus en plus automatisées, en temps réel.
Pour vous aider à aborder ce tournant, n’hésitez pas à vous équiper de l’ouvrage Les Clés du fundraising digital, publié en octobre par l’AFF.
Vous pouvez également télécharger ici le Blueprint 2019 de Lucy Bernholz ou consulter son blog dédié à la philanthropie et au digital par là.
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