A l’occasion des Journées de la Schizophrénie, du 16 au 23 Mars, Schizinfo renouvelle sa proposition d’expérimenter la vie d’un jeune touché par la maladie. Embryon de réalité virtuelle qui préfigure des campagnes de demain ?

Faire toucher du doigt, des yeux, des sens… la réalité de la cause, afin de créer de l’empathie, du lien, de la mobilisation. Un exercice sans cesse renouvellé par les fundraisers. Au fil de la démocratisation des outils à leur disposition, le storytelling s’est enrichi de photos, de vidéos… Alors que la réalité virtuelle est promise à une généralisation massive (prochaine mais quand ?), elles commencent déjà à revoir leurs narrations dans cette logique immersive.

Pour la seconde année consécutive, Schinzinfo mise ainsi sur « l’expérience » pour sensibiliser aux enjeux de la maladie à l’occasion des Journées de la Schizophrénie (du 16 au 23 Mars). L’an dernier, cette expérience plaçait un jeune patient dans le contexte d’un repas de famille, décrivant les convives, leurs tics et manies, avec sympathie. Mais en appuyant sur la barre espace du clavier d’ordinateur, la même scène se teintait des pensées angoissées et délirantes du patient sans prise en charge thérapeuthique (film à expériementer ici et expérience complète par là).

Pour l’expérience interactive 2019, l’association mise sur l’idée des connexions et de l’importance des liens dans le traitement de la maladie. En forme de journal intime filmé du point de vue d’Antoine, jeune patient atteint de Schizophrénie, la série de vignettes d’abord ses relations avec « son problème », sa thérapeute, sa famille, ses envies…

Un ressort immersif qui commence à faire son chemin, particulièrement sur les causes médicales, afin de se « mettre à la place » des malades. En janvier, la Ligue Française contre la Sclérose en Plaques avait, dans la même veine, lancé la « story sans fin » d’une jeune femme touchée par cette maladie, à visionner ici. Reste que ces ressorts narratifs, aux portes de la VR, ont parfois tendance à utiliser les mêmes ressorts : images se brouillant ou sautes de son (autrement appelés « glitches ») pour symboliser les différents états de réalité. A ne pas sur-utiliser donc pour ne pas lasser.

Pour aller plus loin : cette compilation des campagnes associatives utilisant la réalité virtuelle, sur le site Charity Digital News (en anglais).